Désigné coupable #ciné

designé coupable

Désigné coupable

L'histoire

Capturé par le gouvernement américain, Mohamedou Ould Slahi est détenu depuis des années à Guantánamo, sans jugement ni inculpation. À bout de forces, il se découvre deux alliées inattendues : l’avocate Nancy Hollander et sa collaboratrice Teri Duncan. Avec ténacité, les deux femmes vont affronter l’implacable système au nom d’une justice équitable. Leur plaidoyer polémique, ainsi que les preuves découvertes par le redoutable procureur militaire, le lieutenant-colonel Stuart Couch, finiront par démasquer une conspiration aussi vaste que scandaleuse. L’incroyable histoire vraie d’un combat acharné pour la survie et les droits d’un homme.


Mon avis

Ce film, issu d'une histoire vraie, chamboule et ne peut laisser indifférent. Je ne me souvenais pas de cette histoire dramatique suite aux attentas du 11 septembre, et qui pourtant a du faire grand bruit. Mohamedou Ould Slahi a été détenu à tort à Guantanamo durant 14 ans !! La remise en question des droits fondamentaux et des libertés humaines est impensable et pourtant réelle. La torture de cet homme bouleverse, émeut, et nous montre toute la cruauté humaine quand la raison disparait.

Tahar Rahim est un acteur français et sa prestation est juste incroyable ... son jeu participe clairement à la réussite de ce film. Il incarne le personnage avec tellement de conviction qu'on ne peut passer à côté.

Jodie Foster est comme à son habitude exceptionnelle (elle a d'ailleurs reçu le golden globes de la meilleure actrice dans un second rôle pour ce film). Elle sait choisir ses rôles et celui de l'avocate lui convient parfaitement : cette évolution allant de la froideur professionnelle à l'empathie envers son client est touchante.

A côté de ça, il faut reconnaitre que ce film est long. Certaines scènes manquent de profondeur, d'intérêt aussi, mais ne remet pas en cause la finalité : un film poignant. Bien évidement la scène de la torture est la plus bouleversante, mais l'explication de l'avocate quant à son choix de défendre un homme accusé de terrorisme l'est aussi. Ce sont ce type de passage qui nous font oublier les autres.


Détenu depuis août 2002 à Guantánamo, Mohamedou Ould Slahi n'a jamais été inculpé par la justice américaine. Et alors qu'un juge fédéral a ordonné sa libération, le gouvernement des États-Unis a décidé d'ignorer cette décision. En 2005, trois ans après son arrestation, Mohamedou a commencé à rédiger un journal. Il y raconte sa vie telle qu'elle était avant qu'il disparaisse dans les limbes du système pénitentiaire américain, pour ce qu'il qualifie " d'interminable tour du monde " de la détention et des interrogatoires ; il y décrit son quotidien de prisonnier à Guantánamo. Son journal n'est pas seulement la chronique fascinante d'un déni de justice, c'est aussi un récit profondément personnel : terrifiant, parfois férocement drôle, et d'une grande élégance.



Au final, ce film m'a donné envie de lire le témoignage de Mohamedou Ould Slahidans dans son livre Les carnets de Guantanamo. Même si de nombreuses pages sont censurées, le livre reste le témoignage le plus fidèle de ce qui s'est passé durant ces 14 ans.

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