Une éducation à deux vitesses

Avoir un enfant différent oblige souvent à mettre en place une éducation différente. Pour Jules, son opposition passive fait que nous pouvons paraitre comme des parents laxistes. Mais les punitions (le coin, la privation) et même les récompenses n'ont aucun effet sur lui. Dans ces cas là, difficile de mettre en place des règles propres à la maison.

Et puis, à côté de ça, vous avez P'tit Loup, l'enfant dit normal. Avec lui, les consignes sont appliqués, les règles respectés sans trop de mal. Si je parle de punition, je sais qu'il sera direct au garde à vous. Je n'ai qu'à commencer à compter pour que je réussisse à obtenir ce que je demande.

Mais comment faire pour faire cohabiter ses deux éducations ?




Il est difficile pour un enfant de voir ce qui semble des passe-droits pour son frère, n'être en réalité que des adaptations.

Un exemple, Jules bouge énormément à table. Nous avons du coup lâché du leste sur le : reste à table. Nous l'obligeons à rester tout de même, mais dès qu'il a terminé, pour éviter les débordements nous l'envoyons en mission : peux tu aller chercher les yaourts ? ramène nous l'eau s'il te plait ?
Ainsi, Jules bougeait mais c'est nous qui décidions du moment.
Forcément, P'tit Loup grandit et lui aussi voudrait faire pareil. Alors des fois on autorise mais cela devient très vite compliqué deux enfants qui demandent à se lever de table.

Voici donc un exemple parmi tant d'autres mais qui montre bien qu'il est difficile, lorsque l'on a plusieurs enfants, de faire avec leur caractère. L'éducation à deux vitesses est impossible, et à un moment donné, il faut adapter d'un côté comme de l'autre.
J'ai mis des choses en place pour Jules et forcément, je les applique à P'tit Loup. Il n'en aurait pas besoin, mais pour que notre éducation semble être la même, nous ne faisons pas de différence.

Les encouragements pour l'un sont souvent réclamés par l'autre. Et avec P'tit Loup qui grandit, leur différence d'âge se voit de moins en moins, niveau maturité et apprentissage. Jules doit pourtant rester l'aîné de la famille, quoi qu'il arrive. Mais valoriser les efforts du plus jeune est important aussi pour son évolution.

Alors chaque jour on jongle. On évite de trop pousser P'tit Loup alors qu'il fait preuve de beaucoup d'aisance dans certains domaines. Remettre l'âge de chacun dans les conversations aide à faire leur différence : Jules fait ça car il a 8 ans, toi tu pourras quand tu auras le même âge.

Depuis peu, j'explique à P'tit Loup que Jules est différent. Pour qu'il comprenne justement que tout ce que fait son frère n'est pas l'exemple à suivre. Mais du haut de ses 5 ans, il a du mal à comprendre .... mais ça viendra.

En attendant, nous allons continuer comme on peut. Nous exigerons des choses de Jules, pas toujours réalisable pour lui ou du moins compliqué ... et nous dirons à P'tit Loup qu'il doit attendre parce qu'il est trop jeune, ou nous le valoriserons en cachette pour ne pas faire de peine à son frère.

Avoir un enfant différent, quelque soit le handicap, nous oblige à nous remettre en question chaque jour. On met en place des choses, on les défait quelques jours plus tard. Rien n'est jamais acquis. Chez nous, chaque étape devient un challenge à surmonter, et on ne peu s'empêcher de penser à l'avenir.

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